Dans les contes de Provence, la tarasque était un monstre hybride à l’aspect atypique dotée d’une puissance extraordinaire. Cette redoutable créature fantasmagorique a tenu en échec, pendant longtemps, les chevaliers et rois ayant essayé de la supprimer. Mais, tout a un fin, un jour, de même que Goliath tomba devant David, la tarasque s’inclina devant Sainte Marthe. Voici son histoire.
Une créature impossible à tuer
Selon la légende, dans le sud de la France et dans la région de Provence plus précisément, vivait une créature extraordinaire qui terrorisait les habitants. Elle se serait installée sur les rives du Rhône, aux alentours de Nerluc.
Cette créature qui tuait les passants et détruisait des bateaux avait une forme peu commune. En effet, elle arborait une tête puissante de lion, six pattes ressemblant à celles d’un ours, courtes et trapues. Son corps était similaire à celui d’un bœuf gros et court. Sur sa partie dorsale se tenait une carapace impénétrable de tortue. Celle-ci était garnie d’épines. Quant à sa queue, elle était longue, écailleuse et recourbée et à l’extrémité de celle-ci se dressait un dard de scorpion.
Sa mâchoire était énorme. Elle était composée d’une série de dents aussi longues et acérées que des épées. La créature possédait une crinière de cheval, des oreilles et un dos bien acéré. À l‘extrémité de ses pattes trapues, il pouvait se voir des griffes bien affutées. Cette créature de légende faisait près de 1,8 m de long.
Non content d’avoir une terrible apparence, on contait que ce dragon mythique qui inspirait la frayeur pouvait facilement fendre un bateau en deux avec ses griffes. Il pouvait cracher du feu également.
Afin de protéger ses sujets, le roi de Nerluc partit à l’assaut de la bête accompagné de ses chevaliers munis d’armes lourdes, mais tuer la tarasque était mission impossible. Sa carapace la protégeait. De plus, elle rejoignait le fond du fleuve quand elle était attaquée.
Sainte Marthe, l’héroïne
Au cours du 1er siècle après J.C, les chrétiens étaient persécutés en Israël. C’est dans ce registre que Sainte Marthe, la sœur de Marie de Béthanie dut quitter la Palestine avec un groupe de chrétiens. Ils échouèrent sur les rivages de la Provence. Sainte Marthe, pour exécuter la mission que son seigneur lui avait confiée, entreprit de prêcher l’évangile aux habitants de la Provence. Comme ceux-ci étaient sceptiques devant les paroles de la sainte, ils lui demandèrent un miracle afin d’éprouver sa foi,.
Mis au courant de la créature dangereuse qui terrorisait la région, elle ne perdit pas une seconde de plus. Elle alla directement à la rencontre du fameux dragon. Elle le trouva aux abords du Rhône dans une forêt. Avec des prières et des chants de louange, Sainte Marthe soumit la bête et la livra aux habitants. Mus par une colère contenue depuis des siècles, les habitants de la région se ruèrent sur la bête et la tuèrent. Dompté par la sainte, le dragon de mer n’opposa aucune résistance. Le miracle de Sainte Marthe les ayant impressionnés, les habitants de la région se sont convertis à la foi chrétienne. Sainte Marthe était devenue l’héroïne de Nerluc. En souvenir, de la tarasque, la ville fut rebaptisée Tarascon.